Dix prisonnières iraniennes publient une déclaration à l’occasion du premier anniversaire de #OurStoryIsOne

Dans une déclaration émouvante, dix femmes iraniennes emprisonnées à la prison d’Évin à Téhéran ont rendu hommage à dix femmes bahá’íes iraniennes emprisonnées quatre décennies plus tôt, dans la prison d'Adel Abad à Chiraz.

Dans une déclaration émouvante, dix femmes iraniennes emprisonnées à la prison d’Évin à Téhéran ont rendu hommage à dix femmes bahá’íes iraniennes emprisonnées quatre décennies plus tôt, dans la prison d’Adel Abad à Chiraz. La déclaration fait écho à la campagne #OurStoryIsOne, lancée il y a un an en l’honneur de ces dix bahá’íes, qui ont toutes été exécutées par pendaison dans la nuit du 18 juin 1983.

Rédigée depuis le quartier des femmes de la prison d’Évin, la déclaration se lit comme suit : « Après des années d’emprisonnement aux côtés des femmes bahá’íes, après avoir été témoins des pressions et des injustices incessantes qu’elles subissent en raison de leurs croyances et après avoir entendu leurs histoires qui courent sur de nombreuses générations, nous reconnaissons sans équivoque que « notre histoire est une ». »

La lauréate du prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, qui est toujours détenue à la prison d’Évin, est l’une des signataires, avec neuf autres : Mahboubeh Rezayi, Hasti Amiri, Samaneh Asghari, Sakineh Parvaneh, Maryam Yahyaei, Nahid Taghavi, Anisha Assadollahi, Sepideh Gholian et Golrokh Iraee.

Qualifiant l’exécution des 10 femmes – dont la plus jeune avait 17 ans et qui ont été pendues une par une, les autres étant forcées de regarder – de « l’une des histoires les plus choquantes que nous ayons entendues », Mme Mohammadi et ses cosignataires ont également déploré l’exécution de « près de 300 de nos compatriotes bahá’ís » dans les années qui ont suivi la révolution islamique de 1979.

« Notre silence face à cette oppression contre un groupe de la société dont la simple existence en tant que citoyens bahá’ís a été criminalisée a rendu ces crimes moins coûteux pour le régime et a ouvert la voie à leur répétition et à leur intensification, précise la déclaration. Les différences d’opinions politiques ou de croyances n’ont jamais été, ne sont pas et ne seront pas un obstacle au soutien de la justice. »

« Nous sommes aux côtés de nos compatriotes bahá’ís jusqu’à la fin des souffrances qui leur sont imposées », conclut la déclaration signée : « Quartier des femmes, prison d’Évin, Iran, . ».

Simin Fahandej, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève, déclare : « Il y a 41 ans, dix femmes bahá’íes innocentes ont été exécutées au cœur de la nuit et le gouvernement iranien a essayé d’enterrer leurs noms et leurs destins de l’histoire. Mais cet acte impitoyable a donné naissance à un mouvement dédié à l’unité et a fait de ces femmes des symboles mondiaux d’un engagement inébranlable en faveur de ce qui est juste, de la vérité et du principe d’égalité, même au prix de la vie. La déclaration des dix prisonnières iraniennes est un exemple de ces millions de personnes, non seulement en Iran mais dans le monde entier, qui en sont venues à considérer l’histoire de ces femmes pendues comme la leur, comme faisant partie de l’histoire de toutes les femmes iraniennes, voire de toutes les femmes dans le monde, dans leur lutte pour la justice et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Alors que la campagne atteint son premier anniversaire, que les thèmes sous-jacents de la campagne résonnent et perdurent, de nombreuses personnes, tant en Iran que dans le monde, continuent à soutenir les idées que la campagne a mises en avant, notamment l’unité dans la diversité et l’égalité entre les hommes et les femmes.

La campagne a touché des millions de personnes en Iran et dans toutes les régions du monde, avec des centaines de déclarations publiques de soutien émanant de divers groupes ethniques et religieux.

Le premier anniversaire de a également été marqué par la diffusion d’un nouveau documentaire important par Iran International, une chaîne de télévision de premier plan. Le film, qui sera diffusé plusieurs fois entre le 18 et le 20 juin, intitulé « Les femmes qui ont dit non » (teaser 1, teaser 2), raconte l’histoire des 10 femmes exécutées à travers des interviews, des documents d’archives et des séquences reconstituées.

Il fait suite à un documentaire publié l’année dernière par Radio Farda, intitulé « Before Sunrise », qui portait également sur les dix femmes bahá’íes qui ont été pendues juste avant l’aube.

Les communautés bahá’íes du monde entier ont également organisé des événements commémoratifs spéciaux, allant de concerts à des expositions dans des galeries, présentant quelques-unes des milliers de contributions artistiques faites par des membres du public dans le cadre de la campagne au cours de l’année écoulée.

La réponse massive à la campagne « Notre histoire est une » montre la profonde résonance mondiale du sacrifice des dix femmes de Chiraz et des thèmes de l’unité et de l’égalité des sexes, a déclaré Mme Fahandej. Les extraordinaires contributions artistiques et le soutien mondial apporté de tant de manières différentes ont montré le pouvoir de l’action collective pour transformer une histoire tragique en une histoire d’espoir, d’inspiration et d’action unie pour façonner notre destin collectif. « Notre histoire est une » est le message qui rend hommage aux dix femmes bahá’íes exécutées il y a plus de 40 ans, dans le silence. Aujourd’hui, leurs histoires sont devenues les symboles d’un effort collectif en faveur de l’égalité, de la justice et de la vérité, qui finira par s’imposer.

 

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Publication d’origine: Bahá’ís de France – Site officiel https://www.bahai.fr/dix-prisonnieres-iraniennes-publient-une-declaration-a-loccasion-du-premier-anniversaire-de-ourstoryisone/

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